La démarche d’Urbitat+ s’est développée avec la conviction que chaque projet doit être pleinement ancré dans ses dynamiques territoriales, c’est-à-dire co-construit en intelligence avec le territoire, ses habitants-usagers-citoyens, élus qui en constituent les principales ressources.
Le projet urbain, ou le projet de territoire, n’est pas le fruit d’une pensée solitaire mais résulte, avant tout de la définition d’un « bien commun », qui se (re)construit dans chacune des situations que nous abordons, à partir de trois hypothèses : celle de la re-territorialisation, pour retrouver des liens avec les lieux, celle de la mutabilité et de l’adaptabilité, pour permettre aux lieux de se renouveler en permanence et celle de la co-production, pour aller plus loin, ensemble.
Habiter un territoire ne se limite pas à y résider. Habiter, c’est aussi se projeter dans un territoire, y vivre, dans toutes les dimensions de la vie tout en profitant et en contribuant à la régénération des ressources du territoire. Cette co-évolution entre le territoire et les hommes qui l’habitent a été mises en crise, depuis plusieurs décennies et nécessite aujourd’hui d’être réinventée. Urbitat+ porte cette conviction dans son nom, en associant Urbanisme et Habitat : le projet urbain doit permettre de créer / recréer des possibilités d’habiter des lieux, en tenant compte de leurs ressources, mémoires, pratiques. Concevoir des lieux habités, concevoir en tenant compte des modes d’habiter, concevoir en créant les conditions d’un habiter : telles sont les enjeux que nous souhaitons défendre dans les différentes situations territoires que nous abordons.
Le projet urbain se conçoit à l’articulation de différentes temporalités :
Le projet urbain doit garantir que le futur morceau de ville soit mutable, c’est-à-dire transformable, progressivement, pour s’ajuster aux évolutions des modes de vies, des besoins, des usages…
Pour cela, la hiérarchie des composantes de la ville doit être clairement définie, des tracés urbains, amenés à perdurer très longtemps, depuis l’aménagement provisoire d’un lieu, en passant par les découpages du sol et les structures bâties. Ce découpage hiérarchisé, entre trames, découpages, bâtiments se retrouve dans l’ensemble des villes du monde, à quelques exceptions contemporaines près. La définition de ces éléments et de leur articulation constitue le coeur de notre pratique, que ce soit pour les recréer, dans des situations de renouvellement urbain, ou pour leur redonner une pertinence ou une cohérence par rapport à un changement d’usage du sol, dans le cas d’une extension urbaine.
Le processus de projet lui-même doit pouvoir s’ajuster et s’adapter, pour saisir des opportunités et intégrer le changement. L’adaptabilité est avant tout garantie par la continuité du processus : continuité des acteurs, transmission des enjeux, relais et rencontre entre les différents concepteurs. Nous sommes convaincus que la continuité et la présence attentive sont les garants de la prise en compte des aléas et des discontinuités.
Pour co-produire le projet urbain avec ses usagers, habitants, citoyens, élus, il faut, collectivement, se mettre en situation de :
La conception du projet urbain ou du projet de territoire nécessite d’écouter le territoire, ses spécificités, d’en identifier les ressources, les fragilités, les qualités, afin de les mobiliser et de les faire fructifier. La mise en commun des ressources du territoire, au service du projet assure la robustesse du processus du projet face aux inévitables aléas.
Le partage des enjeux, avec les habitants, usagers, citoyens et élus permet de porter collectivement une vision d’un futur des lieux, du quartier, du village, de la ville tout en ayant conscience d’en être collectivement, acteurs.
Pour cela, le projet urbain doit être rendu public, débattu publiquement et collectivement. La ville ne peut pas être la somme des intérêts privés, elle est un bien commun et sa fabrication résulte de la mise en cohérence des intérêts privés au service du commun. La mise en débat du projet doit être intégrée au processus de projet, elle n’en constitue pas un à-coté, mais bien le coeur de la démarche. Le temps du débat, public, avec les différents acteurs de la ville constitue le coeur de notre démarche.